Rider le plus grand domaine skiable au monde, c’est-à-dire le domaine de Les 3 Vallées dans les Alpes Françaises, est selon moi, un incontournable au moins une fois dans sa vie. Détrompez-vous, je n’y suis pas allé 4 années de suite à cause de mon amour pour le peuple Français, ni pour la façon dont ils se moquent de l’accent Québécois et font semblant de ne rien comprendre quand on leur parle. Non! En fait, si je m’arrêtais à cela en choisissant une destination voyage, je n’y serais jamais retourné!
Heureusement, la France a beaucoup plus à offrir que cela, surtout en termes de sports de glisse! Laissez-moi vous partager mon expérience en territoire Européen, en espérant que cela vous donne envie d’y aller à votre tour.
C’est bien connu, la vie est beaucoup plus simple quand on a des contacts. Je suis allé rider dans les Alpes pour la fois en février 2012. Merci à mes bons amis Alex et Fred de Tremblant qui travaillaient comme Park Rangers dans le snowpark de La Plagne, ce domaine skiable qui à lui seul couvre 225 km. Le plus haut sommet accessible par télésiège se trouve à 3250 mètres. Attention aux coeurs sensibles, on est ailleurs que dans nos montagnes Québécoises. Il y a moyen de se promener toute la journée sans jamais faire une piste plus d’une fois! Ce qui m’amène justement à vous parler des pistes. Pour avoir ridé La Plagne et Les 3 Vallées, on ne ride pas une montagne comme on le ferait au Québec. Tout d’abord, il n’y a pas de noms de pistes (à quelques exceptions près); les repères ne sont que des avenues en direction de tel ou tel village ou encore, en direction de tel restaurant ou tel télésiège. Secondo, le potentiel de hors-piste est interminable! Mais je vous en parlerai plus tard, je garde ça pour le dessert!
L’année suivante, en avril 2013, j’ai eu l’opportunité de rider La Plagne (grâce à Fred encore une fois) et les 3 Vallées, cette fois-ci, grâce â mon bon ami Tito. J’en profite pour le remercier de m’avoir permis de vivre des expériences inoubliables qui m’amènent à vous raconter tout ça aujourd’hui. Par où commencer? …
Le domaine Les 3 Vallées compte trois montagnes/stations différentes, toutes accessibles les unes des autres via les télésièges entre 9:00 et 16:45. Il s’agit de Les Menuires (sommet à 2850m), Val Thorens (sommet à 3230m) et Méribel (sommet à 2952´m). Il y a moyen de payer pour une seule montagne pour un prix dans les environs de 65$ CAD. Si l’on veut profiter du domaine au complet, on s’en sort pour environ 83$ CAD pour la journée.
Les snowparks!
Les Menuires est une montagne familiale et donc, la difficulté du snowpark reflète bien sa clientèle. Les modules sont davantage de niveaux débutants/intermédiaires, mais les Park Rangers sont plus qu’en mesure d’offrir une qualité de parc que tout rider recherche. Ce qui m’amène à vous parler de l’accessibilité aux parcs. En France, les passes parc n’existent pas. La majorité des gens qui s’y aventurent sont des touristes en vacance pour une semaine qui ne reverront pas de neige de tout l’hiver et qui se disent qu’ils vivront l’expérience au maximum en attaquant les modules comme s’il n’y avait pas de lendemain. Peu importe la grosseur du module, ils y vont « all-out! » Croyez-moi, un après-midi à regarder les « blaireaux » se faire démolir par les modules est un plaisir garanti! Ensuite, il y a le parc de Val Tho. Plus de budgets qu’aux Menuires, les park rangers font à leur tour une job de champion pour que les riders plus expérimentés puissent en profiter au maximum. Finalement, le parc de la station Meribel, le DC Park! Vous aurez deviné, ce n’est pas pour rien qu’il porte le nom d’une compagnie bien établie depuis de nombreuses années. Le budget, ce n’est pas ce qui manque! Le terrain de jeu qui débute en force avec une gigantesque demi-lune. On en a ensuite pour tous les gouts et tous les styles! On peut s’engager dans une série de modules moins dangereux pour débutants/intermédiaires, ou encore, à droite dans la zone expert. Les différentes grosseurs de sauts permettent également à tous de trouver ce qui leur convient le mieux. Il faut sans doute aussi souligner le talent et l’expérience des park rangers qui nous permettent de profiter de l’innovation et la diversité d’année en année en même, de semaine en semaine durant une même saison. Bref, rien ne bat un bon après-midi à « lapper » dans le parc au gros soleil. On en profite pour faire nos locaux et se faire un petit diner face à la cabane du park. Diner typique Français: on s’amène une bonne baguette de pain, du fromage, de la charcuterie et une bouteille de vin et voilà, on est prêt à démolir le parc à nouveau!
Les transports
En ce qui concerne les aspects plus techniques d’un voyage dans les Alpes, on doit notamment planifier les coûts pour le logement et le transport. Il y a moyen d’avoir un billet d’avion pas trop cher, dans les périodes moins occupées (500-600 $ aller-retour Montréal-Paris). Ensuite, la façon la plus simple de se rendre dans les montagnes est en train. Les prix varient en fonction de la période et l’occupation. Mais avec la gare de train située directement à l’aéroport et le train qui vous amène à la gare de la ville au bas du domaine, il n’y a rien de plus facile. Il suffit ensuite de prendre une navette pour monter dans les chemins pas tellement rassurants composés de ravins chaque côté et d’épingles à 180 degrés, durant +/- 45 min. Mais tout ça, en plus d’essayer de se faire comprendre lorsqu’on pose des questions, fait partie de l’expérience Française qu’on doit vivre au moins fois dans sa vie.
La météo
Finalement, je ne peux passer à côté de l’aspect de la température, qui n’a rien à voir avec nos variations extrêmes québécoises. En fait, l’ensemble de l’hiver se situe habituellement dans les alentours de -10 à +10 degrés!
Du backcountry svp!
Maintenant, place à la cerise sur le sundae…le hors-piste! On se lève tôt après une bonne bordée de neige, petite pâtisserie à 1.20€ et c’est l’heure de partir. La sécurité avant tout, on part avec quelques amis et on s’équipe de l’essentiel en cas d’avalanche. ABS, pelle et sonde dans notre sac à dos, on monte dans la première remontée mécanique de la journée! C’est le FOMO qui embarque (Fear Of Missing Out)! On est alors à plus de 3000m d’altitude et on est à la chasse de la run de poudreuse qui saura nous faire vivre le plus d’émotions fortes. Heureusement, Tito connaissait assez sa montagne pour pouvoir se repérer facilement et nous amener exactement où il fallait pour nous faire vivre des sensations qui sont à tout jamais gravées dans ma mémoire!! Pendant la montée, Tito et ses amis Français arrivent à repérer des endroits qui ne sont pas tracés et qui nous feront assurément en voir de toutes les couleurs! En descendant de la chaise, on entame une montée à pied à travers les cailloux et les plusieurs cm de neige fraiche. À tout coup par contre, la descente vaut amplement le coup de la montée forçante! Et que dire de la vue! Entourés de km et de km de montagnes aux sommets blancs, on prend une pause avant de s’engager dans la descente risquée, pour écouter le bruit des montagnes. Un silence tellement puissant qu’on a l’impression d’entendre « les montagnes ». C’est en effet le bruit le plus pur que j’ai entendu de ma vie. J’aurais beau tenter de vous l’expliquer, il faut absolument le vivre pour comprendre.
Voilà ce qui conclut mes expériences dans les Alpes françaises. J’en aurais beaucoup plus à vous raconter mais ce sera pour une prochaine fois. Sachez que malgré mes commentaires plutôt péjoratifs sur le peuple Français, j’ai tout de même eu la chance de rencontrer plusieurs personnes très accueillantes et gentilles qui ont eux aussi contribué à rendre mon expérience des plus agréables! Je souhaite que mon expérience vous donnera à vous aussi l’envie de goûter à ce fameux phénomène que l’on appelle FOMO.
Info
www.les3vallees.com