Carnet de voyage – Partir dans l’Ouest… pour y vivre!

INTRO

Le mois de novembre est bien avancé et les averses de neige se font atrocement rares. Si les jibs amicaux ont su nous contenter pour le mois d’octobre, l’attente est de plus en plus insoutenable face à ce début de saison qui tarde. L’ouest, déjà terriblement attirante l’est encore plus cette année. Certains d’entre nous ont vu nos amis y partir en éprouvant un petit peu (ok, je l’avoue, c’est un euphémisme) de jalousie. D’autres n’ont pas manqué un épisode de Roadtrip 5/25. Ça, c’est sans oublier ceux pour qui l’apparition de statues facebook faisant mention d’un départ vers l’Ouest est plutôt un moment de nostalgie leur rappelant leur propre trippe fait par le passé.

Les 3 prochains carnets de voyage se veulent à la fois une incitation à découvrir, partir à l’aventure, mais aussi un ramassis de petits conseils de voyageurs qui vous permettront d’apprécier votre trippe à 100%.

JEAN DUBREUIL

La fin du secondaire, du cégep ou encore de l’université moment clé où le désir de partir pour échapper à une vie qui n’avance pas au rythme que l’on souhaite ou encore pour tenter de résoudre des questions dont on ne trouve pas les réponses ici. C’est le cas de Jean, mais aussi de beaucoup de personnes qui sont parti dans l’Ouest.

Partir avec un sac à dos contenant à peu près le strict minimum, peu d’argent et un anglais insuffisant (voir imaginatif) est un grand défi surtout si on considère que dès octobre, les températures à Whislter sont trop froide pour envisager dormir dehors. Deplus , dans plusieurs endroits vu le risque de feu de forêt, on interdit aussi les feux… il devient donc rapidemment nécessaire de se trouver un endroit où vivre.

Jean raconte: » J’ai décidé de partir dans l’Ouest en regardant des revues où on montrait les paysages, ça avait l’air trippant et ici, rien avançait et mes parents commençait à me mettre de la pression. Entre le laps de temps où j’ai pris ma décision et le moment où j’ai sauté dans l’avion, deux semaines s’étaient écoulé. Mes parents badtrippaient un peu! »

Trouver un emploi est vite devenu une priorité.  » J’avais 800$ en argent comptant sur moi que j’ai perdu avant même d’embarquer dans l’avion. J’ai pris mon vol quand même et je suis parti vers l’Alberta. Arrivé mon ami m’a appelé pour me dire qu’il l’avait trouvé dans sa voiture et j’ai pu me faire transférer l’argent dans mon compte. J’ai passé mes deux première semaines dans des hôtels jeunesses, des YMCA. Je dormais dans des dortoirs. » Dans une place où le monde est jeune et où faire le party passe bien souvent juste après le snow, une chambre contenant de 8 à 12 personnes peut donner lieu à des situations pas mal cocace… Il est donc nécessaire de ne pas laisser son ouverture d’esprit à la maison.

Jean raconte en riant que les premières semaines ou il était en recherche d’un emploi ont été infructueuse principalement à cause de la barrière de la langue:  » Je ne suis même pas sûr aujourd’hui si les mots qui étaient dans mon cv existaient réellement, c’était ni du français, ni de l’anglais. »

Pour éviter ce petit désagrément, sachez qu’il est possible de faire préparer une copie de son cv en anglais dans tous les centres jeunesses d’emploi. Et si sur place, vous constatez que votre cv que vous pensiez parfait n’est pas vendeur, le même service est offert totalement gratuitement. Les centres d’emplois locals vont même proposés certaines places ou votre candidature sera plus facilement acceptée.

Une fois l’emploi trouvé, la vraie vie de l’Ouest commence.

 » Le premier hiver j’ai travaillé dans une station de ski. Dès la mi-octobre, on m’a envoyé à Kananaskies qui est une des 7 stations de RCR suite à une foire d’emplois que j’avais visité à Banff. On m’a fournis le staff accomodation pour 5 ou 6 $ par jour et j’avais la passe valide pour les 7 stations. Les gens qui habitaient avec moi venaient de partout: des japonnais, des péruviens, des gens de la France, de la Nouvelle-Zélande, qui étaient tous là pour la même chose: tripper dans l’ouest. »

Même si Jean a plus d’une annecdote salée de soirée bien arrosé, il avoue qu’il ne faut quand même pas trop déconner car dans l’Ouest la main d’oeuvre est facile à trouver.  D’autre part, les informations transitent facilement entre les différentes montagnes et les hôtels si bien que se faire renvoyer peut facilement signifier qu’il sera nécessaire de changer de ville.

Aussi une voiture devient rapidemment un incontournable car une fois dans l’Ouest, on souhaite tout voir, tout rider, tout visiter. Sans oublier que travailler en dehors de Banff permet aussi d’avoir un salaire plus important.

Partir avec sa voiture implique cependant, pour un voyage de plus de trois mois, un transfert de tous les papiers. Et même si les immatriculations sont beaucoup moins couteuse dans les autres provinces canadiennes, il en est l’inverse pour les assurances dont le coût est particulièrement exorbitant.

Affectueusement surnommés: " nos passes de prisonniers"

 » J’ai travaillé dans le nord lors d’un autre de mes voyages comme cuisinier. Je travaillais 3 semaines en ligne puis je redescendais pendant une semaine. La semaine ou j’étais en congé justifiait les trois autres travaillés car dans le fond d’un bois la solitude et l’isolement deviennent vite insupportables. »

Partir pour apprendre à se connaître, pour expérimenter une culture où la vie est centrée sur le snow, est-ce synonyme de fuite? Un expression marginal du syndrôme de Peter Pan? La question reste en suspent. Au delà du tripe, au delà des souvenirs de rides, au delà de tous les partys et de l’alcool possible ingéré, ce qu’a appris Jean dans l’Ouest c’est d’abord de vivre le moment présent et d’en profiter à fond. Si bien que son retour au Québec pour finir une formation profesionnelle en hôtelerie n’est pas un fardeau bien que le jeune homme souhaite retourner vivre dans l’Ouest une fois que celle ci sera terminer. C’est un choix… son choix et comme le reste il le vit à fond… digne d’un trippeu d’l’ouest!

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